Maurice déboule dans l’atelier l’air hébété, le
visage chiffonné est le moins que l’on puisse dire, et d’une élocution aussi
difficile que pâteuse déclame :
S'il faut
savoir avoir raison sans choquer, il faut aussi
savoir se
tromper sans commettre d'erreur.
-
Vincent , c’est quoi ce mot de billet que tu
as laissé sur mon chevalet… Tu veux me coller en master de philo ? J’ai la tête comme un compteur à gaz, la
langue comme une serpillière et mal au cheveux ; t’as pas un doliprane
?
Vincent calme et posé, pinceaux et palette en main, brosse à grand
coups une nouvelle toile…
-
Vincent ? T’as pas vu mes pompes.
-
Hum
-
Vincent mes godasses ? Tu les as pas vues par
hasard ?
-
Non … mais si tu n’étais pas rentré
complètement murgé cette nuit…
-
Oh ça va, pas de morale hein ! j’ai juste bu
un peu de gin, vodka et quelques mojitos. Alors, mes godillots y sont où ? Je
m’gèle les pinglots sur ce carrelage et rien de pire pour attraper un rhume de
cerveau !
-
Ben t’as qu’à mettre les charentaises de ta
mère… Suzanne les a laissés trainer hier.
-
Y a ka mouais ! T’as commencé une nouvelle
toile… C’est quoi ? j’ peux voir ?
Ah des chaussures ! quel ouf ce mec ! pourquoi des chaussures !
D’habitude tu peins des tournesols ou des meules de foin… mais des croquenots !
Ah ben merde alors mes
bottines…Vincent tu
peux me dire pourquoi mes godillots sont sur ton chevalet ? Comment tu dis
?
-
Ouais, allez j’vais m’faire un
café.
Oui pourquoi ces godillots sont sur son chevalet ?
RépondreSupprimerExcellent ton texte Bravo Lilou
Ah, le beau dialogue ! Ahahahaha ! Quel délice !
RépondreSupprimerBRAVO !!