UNE SŒUR PROCHE, UN FRÈRE LOIN par Joe Krapov


Sur la route jonchée de fleurs de mirabelles
Le lointain horizon semble un ciel de marelle.

Qu’il caille en Iowa, que le soleil y brille,
Que l’automne y soit plein d’embellies plus qu’aimables
Ne m’indiffère plus. J’y sais quelqu’un de proche,
Une déesse Inca assez inénarrable
Qui marne quelquefois de n’avoir pas de blé
Pour venir, chevauchant sur le dos d’une abeille,
Visiter Rimini, Malines ou la Calabre.

Je sais qu’elle aimerait nous emmener  au bal,
Arrimer sa carène aux ramblas de Barça
Ou marier sa brillance aux vieux remblais du Nil,
Pourvu que le crincrin permette qu’on emballe,
Que le moteur embraie sur des moments de joie.

Mais moi, je n’irai pas ! Je suis une baleine
En cale sèche. Dans la baie de poésie,
J’ai pris racine et j’assume ce petit crime
De ne point vouloir suivre Icare allant cramer.

Qu’on me blâme si je la brime ; et qu’elle crie :
- L’animal est un pistolet de gros calibre !
Quelle arme ! Caramba ! Il a pété un câble ! »

***

Mais je ricane et sais que tu n’es pas amère.
Tous les jours que Dieu fait, derrière nos écrans,
Nous échangeons nos rires et nos rimes se croisent.

Chacun, chacune, du chaudron de l’arc-en-ciel
Nous sortons des bijoux de mots de leur écrin
Nous nous fendons la bille et ça… c’est de la balle !

Câline ton mari, j’embrasse Marina,
Je remercie le ciel de t’avoir pour amie !

Porte-toi bien, surtout, ma belle Américaine !
 
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N.B. Ce poème a été écrit en suivant "le parti pris des mots" : les mots en gras sont composés "façon anagramme" avec des lettres de "Belle Américaine" puis insérés dans le texte.

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