À cette époque-là, on attendait encore dans le couloir, sans nouvelles, et loin des cris, si l'on permettait les cris, parce que souvent, les bonnes soeurs étaient strictes et condamnaient sans exception les femmes qui ne savaient pas se retenir et souffrir béates les conséquences de la transgression d'Eve au jardin d'Eden.
Alors, on restait sans nouvelles. On ne savait pas si l'on arriverait annoncer la mort de l'enfant, de la mère, de tous les deux, le tout était un grand jeu de chance.
Souvent, le futur père allait noyer son angoisse avec des copains, des cigares, du bon whiskey, des femmes, et c'était permis, après tout ce qu'il a pu - et ce qu'il allait - souffrir le temps que sa femme se remette et le bambin cesse de hurler dans la nuit.
Et alors, si c'était un fils, un fils ! Un fils qui lui ressemblait, costaud, beau, brillant, un fils ! Son plus beau sonnet, sa plus belle symphonie, sa plus belle oeuvre : un fils !
Et si c'était une fille, eh bien, une fille...
L'épreuve du couloir! De quoi ôter l'envie... de recommencer.
RépondreSupprimerC'est le récit réaliste d'une époque où on ne choisissait ni la grossesse, ni le sexe du fruit !
Pauvre(s)Eve(s) !... heureusement , ils ont repeint les couloirs depuis !...
RépondreSupprimer:)
Bien vu, Joye !
RépondreSupprimerHistoire pleine d'humanité et très joliment racontée.
En complément de Vegas je dirais que quand il s'agissait de mères célibataires, les bonnes sœurs étaient d'une cruauté impitoyable.
"Allez, ma fille ! On a aimé le péché de chair, alors maintenant il faut que ça sorte et vite !!!"
Une vraie extase !
Les pauvres Marie-Madeleine subissaient alors la double peine.
Ben ! Heureusement, c'n'était pas comme ça de mon temps ! ;-)
RépondreSupprimerBien rappelé, même si et surtout avec un titre grinçant !Je ne sais pas pourquoi certaines religions sont autant désireuses de distribuer des douleurs, des peines, des châtiments, des punitions, des menaces, des coups en lieu et place d'un message d'amour ?
RépondreSupprimerQuelle chance j'ai de pouvoir ne croire qu'au Parti des oiseaux et à celui des myosotis chers à Renaud et à Georges Brassens !
Beau décalage entre le titre et le texte :) C'est fort bien dit comme toujours, fort bien amené, et même la ponctuation s'en mêle, mettant des exclamations et des suspensions juste là où il faut . En un mot Félicitations !!
RépondreSupprimerIl est des couloirs ainsi..où la vie passe.
RépondreSupprimerJ'ai aimé la manière dont tu nous fais ressentir ce "passeage". Merci