Tous les matins à la pause elles se retrouvaient dans la salle de veille devant la machine à café pour se livrer leurs petits secrets d'alcove, si possible tailler un costume du jour aux collègues, tout en sirotant un ou deux cafés bien serrés.
Elles guettaient les bruits de pas dans le couloir, interrompaient leurs conversation, observaient d'un oeil critique l'allure, la toilette, l'humeur de leurs victimes ... un abattage en règle s'en suivait.
- Tu as vu qui vient de passer ?
- Roberto ?
- Non !... derrière lui, y' avait Courbet celui qui est au 4è, au service RH.
- Nooooooooooooooon ! ?... c'était lui ? il avait une telle mine de déterré que je ne l'ai pas reconnu ... sa chemise toute froissée ... il a dû dormir avec, ou alors il s'est fait jeter à la rue cette nuit par sa dernière maîtresse ??
- Tu ne crois pas si bien dire, ma belle ... paraît que ce don Juan collectionne les conquêtes, mais il n'a jamais pu en retenir une..... Marie Anne m'a dit que depuis un peu moins d'un an il était avec la fille de Renan, celui qui est à la compta.
Notre Courbet le play boy aux ray ban, toujours le mot pour rire, l'oeil coquin, un appétit de vivre à toute épreuve … aurait fini par se faire dompter comme un gentil toutou ...
Il est fou d'elle parait-il...
- Ça alors ... tu m'en bouches un coin ... mais si ce qu'on dit de soi est toujours poésie, la fille Renan est loin d'en être une et je veux bien croire que cette pimbêche lui ait donné du fil à retordre à notre Gustave.
- Oui mais à ce point !... ça me fait de la peine… franchement, tout à 'heure il avait l'air d'un désespéré.
- N'exagérons rien, un désespéré !?... ben maintenant il sait ce que c'est que de prendre un rateau ... peut être qu'il va enfin comprendre... non mais !
- Tiens pendant qu'on y est, je te le donne en mille, devine qui j'ai rencontré Samedi dans le couloir du métro...
- ???
- Le chef et sa bourgeoise !
- Noooooooooooooon !!??... il a cassé sa BM ?..................................... et bla et bla.
J'ai rien compris, mais je sais que ce n'est pas de ta faute à toi !
RépondreSupprimerJ'ai pensé à des Brèves de couloir ! J'adore les potins de ces commères :)) comme quoi ce qu'on dit des autres n'est pas toujours poésie :-)
RépondreSupprimerBravo
Joli regard caustique sur les fameux bruits de couloir !
RépondreSupprimerBruno Solo et Yvan le Bolloc'h n'on rien inventé.
Ta "Caméra Café" vaut largement la leur.
Bravo Santoline !
Te fatigue pas Joye, y'avait rien à comprendre ! C'était une allusion à "brèves de comptoir" et ce ne sont que médisances comme on peut en entendre devant la machine à café ou ailleurs ...
RépondreSupprimerChris: tu as été servie !
"n'ont" au lieu de "n'on" bien sûr !
RépondreSupprimerBen, j'ai pensé à la machine à café, où ça papote et colporte les ragots, les bruits de couloir. Je trouve que ton texte redonne bien l'ambiance. Bravo, Santoline.
RépondreSupprimerJ'ai deux volumes des brèves de comptoir, pour cela, j'étais au courant, mais je pensais que tu faisais allusion à des actualités européennes que je ne connais qu'à peine. Mais pas grave, il y a juste des choses qui ne traversent pas l'Atlantique - j'en suis la preuve ! ;-)
RépondreSupprimerQuoi qu'il en soit, bravo pour l'idée et pour le résultat !
Amusantes ces brèves de couloir... de plus, Courbet était un chasseur passionné (sans ray ban évidemment) :)
RépondreSupprimerDésolée je viens de relire ce que j'avais écrit, je voulais bien dire que j'avais pensé aux Brèves de Comptoir pardon :(
RépondreSupprimerJ'avais compris Chris.
RépondreSupprimer:)
euh ... merci à tout le monde !
RépondreSupprimerIconoclaste à souhait !
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