MON CHER ERNEST par Santoline

Ernest tu exagères, le "toujours" est de trop.
Quand je parle de moi, ce n'est pas poésie
Lorsque dans un miroir, j'aperçois mon image,
Je n'en vois que l'erreur, sans moindre compassion,
Regard exorbité et faciès torturé je me détourne
Tel le désespéré fuyant le couloir de la mort.
Je hais la flatterie, la considère grotesque,
Et je doute souvent de qui en est l'auteur.
Serait-ce moquerie ou achat déguisé
De qui cherche en retour qu'on lui chante louange?
Qu'ai-je dû percevoir, le souvenir m'échappe
Pour me méfier ainsi de tous les artifices
Je nie sincérité, compliments et tendresse
Venus de l'inconnu, donnés sans préavis.
Ne sois pas triste Ernest, je ne suis pas Gustave,
Je sais faire des pirouettes, me moquer de mon ombre
Rire, pleurer, crier, m'émouvoir, partager,
        Et ça ... c'est mon poème.

5 commentaires:

  1. Impeccable, santoline, je l'aime beaucoup. D'abord parce que c'est élégant, j'aime le rythme des phrases et encore parce qu'il ne rime pas et c'est inattendu, surtout donné la mise-en-page.
    Autrement dit, c'est vraiment fin, et je l'aime beaucoup. Oui, je me répète, mais ça vaut le coup. Bravo !!!

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  2. Moi aussi, j'aime beaucoup, un certain passage me parle bien. ;-)

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  3. Ben oui Joye , je suis comme Monsieur Jourdain, je fais de la prose ! (ça va plus vite)
    ;)

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  4. Cet autoportrait en forme de lettre est plus mystérieux et attirant que le tableau un peu cru de Gustave !

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  5. "Et ça ... c'est mon poème."

    Et ça ... c'est ton poème, un très beau poème en fait.
    Un poème dans lequel tu arrives à faire cohabiter la frayeur, la laideur et la mort avec la légèreté le rire et la gaieté.

    Une belle prouesse !

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