Maman est désemparée. Que va-t-elle devenir avec ses deux petits ?
Son compagnon, le papa des enfants a été pris dans une rafle, interné dans un camp de transit et, par l’excès de zèle d’un très haut serviteur de l’État, expulsé dans la foulée.
Retour au pays !
Retour pour lui dans ce pays d’Europe centrale qui les a vus naître.
Leur histoire a commencé dans les Carpates quelques années auparavant. Tous deux membres de cette communauté Rom, ils n’en pouvaient plus des brimades, vexations et autres agressions infligées à leur peuple par leurs compatriotes. Ces compatriotes, bonnes âmes bien-pensantes et hypocrites qui ne les acceptaient pas, qui ne les ont jamais acceptés et qui ne voyaient en eux que des citoyens de seconde zone. Ils ne supportaient plus, non plus, d’être victimes de ce préjugé tenace et indéracinable qui fait d’eux, au mieux, des maraudeurs ou chapardeurs de poules, au pire, des voleurs d’enfants.
N’ayant aucun avenir dans leur pays de naissance, Ils ont décidé de couper leurs racines pour s’en construire un. Ils sont partis à l’aventure et se sont connus lors de leur voyage vers ce pays des droits de l’homme qui les faisait rêver. Voyage clandestin, organisé par des trafiquants de chair humaine et payé à pris d’or. Toutes les économies de leurs familles respectives y sont passées.
Dès le début de ce long et périlleux voyage, elle sut très vite que ce serait très difficile pour elle. C’était la seule femme du groupe et les trafiquants, sans honte aucune, la déshabillaient de leur regard lubrique et l’avaient déjà tirée au sort. C’est malheureusement courant dans ce type d’aventure. Ils se font payer très cher, mais quand ils peuvent avoir encore plus, ils ne se gênent pas. D’ailleurs, qui pourrait les en empêcher, ils ont droit de vie et de mort.
Dans le groupe de migrants, tous voient bien le petit manège et personne n’osera s’interposer, c’est comme ça, c’est la fatalité. Personne, sauf un, qui au péril de sa vie tiendra tête aux trafiquants et la protégera. Elle revient de loin !
Elle revient de loin et une idylle nait. Un amour réciproque. C’est comme ça qu’ils se sont connus.
Dans la vermine de ce camp de manouches de la périphérie de Paris, ville lumière, deux enfants sont nés.
Voilà déjà cinq ans qu’ils vivaient dans notre beau pays, passant d’un camp à un autre. Ils vivaient d’expédients et aussi parfois de la générosité d’associations humanitaires. Tous deux rêvaient de trouver un travail, même mal payé, mais personne n’en voulait. Les exploiteurs ne connaissent que le « black » un jour par ci par là pour lui, ou des offres inacceptables pour elle. Pas rassurant ! La vie était dure mais ils étaient heureux. La famille était unie et le papa courageux.
Ils étaient heureux jusqu’à cette maudite rafle et l’expulsion de son amour, pour une sombre histoire de papiers.
Maintenant qu’il n’est plus là pour les protéger, que vont-ils devenir ? L’angoisse ressurgit !
Elle voudrait tant ne pas inquiéter ses bambins mais ils ont vite compris.
Dans leurs yeux sombres on lit la tristesse et le désespoir. Le désespoir de cette promesse d’avenir, anéantie, dans notre belle France, le pays des droits de l’homme…
C'est bien écrit !
RépondreSupprimerJ'aimerais bien venir vivre et travailler en France.
Merci, Joye.
SupprimerViens quand tu veux.
C'est bien cette nouvelle possibilité de répondre au commentaire.
C'est quoi le p'tit zizi panpan en forme de stylo qui apparaît juste à côté de ton avatar ?
OUi, très bien écrit SklblbklbZ :)
RépondreSupprimerOn peut le voir également ailleurs qu'à Paris.
Quand je vois parfois les conditions dans lesquelles ils vivent, je me dis qu'on devrait leur passer le film avant qu'ils ne fassent le déplacement.
Joye : tu ne viendrais ni dans les mêmes conditions, ni avec les mêmes bagages (je ne parle pas seulement des valises :)) et si c'est le cas, fais moi signe !:)
S'il te plait, Santoline, enlève ton chewing gum avant de prononcer mon nom ;o)
SupprimerC'est vrai que ce sont des conditions de vie qui ne nous honorent pas.
J'ai parfois (souvent) honte d'être français.
Une triste réalité que tu décris fort bien, Sklabez.
RépondreSupprimerMerci Anne-Ma.
SupprimerLa réalité est souvent triste, hélas !
À nous de faire notre possible pour essayer de la rendre plus agréable.
Difficile de prendre parti entre ceux qui viennent en pays conquis et ceux qui ont une réelle envie d'intégration. En tout cas ton texte raconte bien la galère de l'immigration et la précarité de la situation...
RépondreSupprimerWaouuu! Génial! je peux même répondre à moi-même!! Merci Joye pour cette nouvelle fonctionalité :)
SupprimerEntièrement d'accord avec toi, Vegas.
SupprimerCeux qui ont une réelle envie d'intégration sont souvent les premiers pénalisés par le comportement inacceptable de ceux qui viennent en pays conquis. Encore une fatalité !
@ Je n'y suis pour rien, c'est Blogspot qui a changé. Je ne sais pas ce que c'est, le truc à côté de mon nom.
RépondreSupprimer@ santoline : Je n'ai pas le droit de vivre et de travailler légalement en Europe, quelles que soient les conditions de mon arrivée là-bas.
Le droit, on s'en "fout", Joye !
SupprimerViens quand tu veux !
Le truc à côté du nom, peut-être pour rappeler aux différents commentateurs que c'est toi la responsable du blog.
Je crois que santoline et toi n'avez pas compris ce que je voulais dire. Je reste chez moi parce que je n'ai pas le droit de vivre et de travailler en France. Et je n'ai pas les moyens de venir sans avoir un boulot qui payerait mon hébergement.
SupprimerVoyager, oui, j'ai le droit, mais y rester légalement, non. Ce n'est pas alors un truc qui ne punit que certains groupes de personnes.
Y a-t-il un seul pays au monde où les portes soient ouvertes et où tout le monde donne librement de ce qu'il a ? Je crains que non.
Donc, la France n'a pas plus à avoir honte qu'un autre pays.