Elle dit : j'ai passé ma vie à l'attendre
Le hasard les a fait se rencontrer, s'aimer
Le destin et la guerre les ont unis, punis
Une vie à attendre.
A remplir sa cantine, à aimer ses enfants.
A écouter ses plaintes et ses agacements
Parce que c'était la vie et puis qu'il le fallait
Attendre son retour pour lui parler des autres
Ceux qu'ils ne voyait pas à l'usine près du four,
Espérant un moment d'attention, une place
Parmi ses embarras, notre pain quotidien.
Puis il a pris la route et elle a attendu.
Qu'il appelle le soir, sa journée terminée,
Qu'il rentre dans la nuit au bout de la semaine,
Sur les routes enneigées, à travers le brouillard,
S'abandonnait enfin en buvant ses paroles,
Lasse d'avoir trop guetté ses phares sur la route.
Elle retrouvait ses bras et s'endormait en paix.
Puis elle a attendu qu'arrive la retraite,
Il ne s'en allait plus, avait jeté son ancre
Ses murs, son toit, sa bricole, son jardin.
Elle reprenait la main, elle ne l'attendrait plus.
A force de volonté, de travail et d'usure,
La maladie, la garce elle aussi l'attendait
Ils luttent et vivent, ils survivent parfois,
Elle le soigne, le couve, espérant chaque jour,
Que sa rivale saura, comme elle l'a toujours fait
Attendre encore un peu...
La vie est faite d'attentes, de quelqu'un ou quelque chose jusqu'à l'attente immuable. Tout y est Santoline!
RépondreSupprimerUn beau texte, si juste, cette vie à attendre. Grand bravo, Santoline.
RépondreSupprimerUne vraie belle histoire d'amour, Santoline.
RépondreSupprimerAu triste petit jeu des attentes
La maladie et sa sœur, la mort, sortent toujours gagnantes.
Vivons la vie, écartons la mort !
Rejetons la maladie, choyons nos corps !
J'aime beaucoup ta rime, mine de rien, entre "enfants" et "agacements". BRAVO ! Le reste, c'est super aussi. Tu as une jolie plume, le sais-tu ?
RépondreSupprimerMerci à vous .
RépondreSupprimerJoye, la rime n'était pas voulue, mais les agacements étaient en effet aussi, liés aux enfants, tu as bien saisi.