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| Bûche neuve par Michel Loiseau |
Loin de ces bois où j'ai grandi, je me retrouve devant une cheminée. Je me tiens toujours debout, toujours droit, encore fier d'avoir été un arbre, et même si c'est vrai que le temps et les éléments ont tordu ma chair, même si c'est vrai que la Nature m'a volé l'écorce qui me servait d'armure, je suis, pour le moment, au chaud.
Je regarde les tisons et les cendres, les derniers témoins de mes confrères. Ce ne sont plus que des molécules, des atomes de charbon. Dans eux, dans moi et même dans vous qui me lisez réside le secret de l'univers, car l'énergie n'est ni créée, ni détruite, juste transformée.
Bientôt, j'irai nourrir le feu. Mon énergie servira à réchauffer et illuminer l'homme qui m'a emmené jusqu'ici. Les flammes me lécheront, cela me fera des chatouilles délicieuses, j'essayerai d'y rester, mais tôt ou tard, mon essentiel y cédera, et je repartirai doucement dans l'univers, transformé en bouffées de gris, sentant les bois d'où je suis venu.
Un jour vous ferez pareil.
Le plus tard possible sera le mieux et jamais m'irait tout à fait !
RépondreSupprimerD'ailleurs, c'est très simple : je préfère encore aller chez le dentiste que mourir !
;-))))))))))))))
Plus sérieusement, tu es une superbe poétesse-philosophe, chère Joye !
Chaleureuses mémoires d'un arbre ... on fera pareil et on sentira le sapin. ;)
RépondreSupprimerMagnifique !
RépondreSupprimerTu le dis de si belle façon, avec ton cœur, tes sentiments et ta belle poésie. Tellement mieux que Lavoisier qui, lui, ne restera qu'un chimiste.
Bravo Joye !
Belle et originale idée que de faire s'exprimer la bûche. Et oui, un jour... ça sera notre tour. Bravo à toi, Joye.
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