PAULO par Anne-Marie

Emmitouflé dans son parka, Paulo marchait sur la jetée. Il n’avait plus les idées très claires. Faut dire que le ciel bas et les nuages gris, ben ! Ça  mine le moral. Il cogitait ressassant ses erreurs. Certes, elles ont beau avoir un caractère sacré. Ben, y a des fois, il aimerait recommencer et sans se tromper. Lui, il ne faisait pas dans la peinture, ni même dans la dentelle, d’ailleurs. Il était plutôt du genre à planter des agrafes. Pfft, ces artistes, ils ont quand même de drôles d’idées, surtout le mangeur de chocolat, celui avec ses grandes moustaches ! Enfin… bref, il cogitait et cherchait comment s’tirer de ce mauvais pas ! Pour sûr, la Marie, elle allait l’digonner* et dormir à l’hôtel du « cul tourné » ! Ouais, ça, c’était sûre, autant que deux et deux font quatre. Il cogitait, cherchait comment lui annoncer la mauvaise nouvelle ! Il sentait le vent et les embruns de la mer sur son visage, mais, il n’était pas décidé à rentrer. Il venait de perdre son boulot. Comment l’dire à la Marie. Plongé dans ses pensées, il ne vit pas la vague. Elle frappa avec force et éclaboussa  la jetée au point qu’il fut trempé de la tête au pied. Si, c’était pas une façon de lui rafraîchir les idées, ça ! Alors, oui, il fallait qu’il se jette à l’eau et tant pis, si la Marie râlait et boudait pendant des lustres. Il rentra !
                                                                                                                     

8 commentaires:

  1. Tout y est ..et joliment dit . Merci

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  2. Oui, bravo pour ta description - où tu évoques beaucoup de sensations ! C'est comme si l'on y était avec lui.

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  3. Pauvre Paulo... et en rentrant, la douche écossaise avec la Marie ! (j'ai appris le mot digonner, merci)
    Bravo Anne-Ma !
    Son hôtel doit faire partie d'une chaîne non??... il me semble que j'en vois dans toutes les régions de France et même aux US je crois ?
    ;))

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  4. Rien à digonner dans ce texte ! Bien au contraire !

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  5. Une prise de conscience vivifiante,
    une vague providentielle,
    rien de tel pour se jeter à l'eau.
    Joliment dit, Anne-Ma ! Bravo !

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  6. vegas sur sarthe2 février 2012 à 23:30

    A force de plonger dans ses pensées on finit tripé!
    Ah ces artistes...

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