En passant par la Lorraine
J’ai rencontré Karl Marx à la fête foraine !
Il n’a pas fait de chichis et m’en a payé un cornet
Puis m’a raconté ces sornettes
Avec des rimes un peu bébêtes
Trop nombreuses pour un sonnet :
Un gars un peu marteau m’a filé une faucille
Pour qu’on s’offre un mano a mano à Manille.
J’ai fauché les jonquilles et vu les jonques d’Hong Kong,
J’ai été en bisbille avec de vieux barbon s
Et j’ai pris la Bastille : ce fut une belle baston.
J’ai dansé la chenille près de Château-Chinon,
Embrassé une belle fille plus sourde que Tryphon (2) :
Dépourvue d’écoutilles elle avait l’air tout con.
Fine comme une brindille, elle s’appelait Jeanneton
Elle était écuyère
Elle avait des béquilles et habitait Bécon-
-Les-Bruyères
Elle ouvrit grand ses billes quand je lui fis cadeau d’un flacon de sent-bon,
Me dit :
- On danse gambille ? Une partie de jambons ? »
Tout près de la charmille j’ai garé mon camion.
- Tu as de jolies chevilles…
- Achevons ! Achevons !*
Viens que je te mordille pendant le rigodon,
Sors donc de ta coquille et viens dans mon cocon !
- Veux-tu qu’j’te déshabille ? Quoi ? Moi d’abord ? Ah bon !
Voilà que j’écarquille les yeux, drôle de garcon
(Nous vous le concédons, j’oubliai la cédille !).
La mouflette m’émoustille, s’empare de mes roustons,
V’la Popaul qui frétille et lors nous affrétons
Une gentille flottille amoureuse vers Boston,
Chargée de pacotille et nous empaquetons
Des sachets de vanille dans de très grands cartons.
La voilà qui croustille et qui érige ses tétons.
Elle glisse comme une anguille. Dans l’herbe, exsangues, nous tanguons.
Face à cette Blanche de Castille il ne faut pas qu’tu flanches, Gaston (3)
Faut pas être de la courtille, il ne faut pas qu’nous écourtions
Faut pas se bousiller la ch’ville comme ce moscoutaire de Fillon.
Lorsque tu ne touches pas ta bille, pour le banc des has been, t’es bon !
Shoote-toi à la Camomille comme le font tous les mormons !
L’Escadrille de nos caresses met en marche tout l’escadron
De nos papilles et tous nos sens volètent comme papillons.
Bientôt voilà qu’on s’entortille dans d’innombrables contorsions,
L’heure de joie du méchant drille a sonné sur le carillon.
- Sens-tu ? J’ai le cœur qui frétille de ces estimables pressions
Dis donc ! Comme ça se goupille ! Que de trésors nous grapillons !
Qui se cachaient sous ta Mantille. Je leur accorde une mention ! ».
Puis l’on se suce la pastille et chante l’air du postillon (4)
Encore, encore, je te fusille et je mets nos corps en fusion
Et voilà qu’elle s’égosille, qu’explose au plaisir l’oisillon ;
La jouissance s’éparpille de l’occiput jusqu’aux arpions !
On ne peut pas dire qu’ell’ roupille, la Jeanneton au beau croupion !
Puis après ces quelques vétilles, il faut que nous nous revêtions.
C’est là que je me recroqueville devant sa proposition
De revenir pour un quadrille demain avec le chaperon
Rouge et le barbier de Séville qu’elle dit monté comme étalon !
Voyez mes gens comme on gaspille une idylle digne de Cupidon !
Ce ne sont pas des peccadilles, je ne cache pas ma répulsion :
J’l’ai mal vécu, je dégobille mon pop-corn et mes croustillons !
Ses capacités sont trop grandes et mes besoins peu importants.
Ce récit d’un amour naissant, mort dans l’œuf en un rien de temps,
Qu’il vous apprenne qu’on décille et qu’il vous serve de leçon :
Il se peut, de fil en aiguille que l’on tombe sur un aiglon :
Cet oiseau de passage, polisson qui torpille, peut même porter jupon !
Là-dessus il partit jouer aux quilles et d’vint l’ami des néo-con !
Quant à moi mes ami(e)s voici
Ce que je pense de ce récit :
J’n’irai plus jamais en Lorraine entendre pareilles inepties !
Je préfère de loin la Vilaine où l’on n’entend qu’des Krapoveries !
1) uchronie soit qui mal y pense !
2) Tournesol, bien sûr
3) Gaston est le deuxième prénom de Karl-Gaston-Enavant Marx
4) De Longjumeau !
Quelle orgille, quelle boulimille de mots en "ille" !
RépondreSupprimerIlle n'en reste plus dans les encyclopédilles,
ille les a tous prille et nous les a mille dans sa belle litanille.
J'en suis ébahille.
Jolille poésille !
Mercille mon amille ;-)
La première partie a surtout un petit air de Souchon (à Kanboule, je déboule)...à quand la version sonore ?
RépondreSupprimerEn attendant, heureuse que notre fou du roi préféré soit de retour de ses vacances !
J'adore mais Joe vous êtes vraiment fort :-)
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