Je tire ma langue en permanence
Vers le classique du sonnet,
Vers les almanachs du nonsense
Ou pour l'entendre résonner
A partir de réminiscences
De ce que j'emmagasinai
En fréquentant, depuis l'enfance,
Les livres, disques et le ciné.
Je tire ma langue en permanence
Et c'est une belle aventure
D'aller, au p'tit bonheur la chance,
Faire ces travaux d'écriture.
Je manque parfois d'assurance
Car je n'ai pas de couverture.
C'est toujours ainsi quand on danse
Sur le sommet de la toiture
Comme le font les somnambules.
Les nuits de cogitation dense,
Les mots me sortent de la bulle,
Mon stylo se meut en silence.
Poète-espion, mouton, balance,
A deux doigts de la forfaiture
J'envoie valser mon innocence
Dans un bal de littérature.
Je tire ma langue en permanence !
Je résiste à l'envahisseur
En multipliant l'assonance ;
Tant pis si pauvre est mon tailleur !
Il y a tant de richesse en France
Dans les mots de plusieurs syllabes
D' "asticoter" à "transcendance",
De "zigomar" en "astrolabe".
Je « ballade » mon libertin
Dans le vocable en insouciance,
Je m'assois sur des bouts de prose
Pour emmusiquer ma jactance.
Le soir, le midi, le matin
J'arpente la langue en tous sens.
Il va y perdre son latin,
Le pion qui tient la permanence !
Loin des usages fonctionnels,
Tandis que tout l'univers tangue
Dans un délire ascensionnel,
Dans son dos, je tire la langue.
Mer-veil-leux !!!
RépondreSupprimerJe te tire la langue... euh , mon chapeau. Bravo
RépondreSupprimert'as la langue bien pendue ;-) - Bravo et chapeau bas M'sieur Joe.
RépondreSupprimerL'ai-je bien tirée? Oui maître Joe... volubile et bretonnante :)
RépondreSupprimerTrès belle jactance emmusiquée !
RépondreSupprimerChapeau l'artiste !