La ligne verte par joye |
Assise sur le vieux muretin de pierres, je fais
face à l'océan. Mon ami pose sa bicyclette contre la mienne et s'empresse de
venir me rejoindre. Dans ce paysage sauvage de landes et de rochers sur cette
pointe de terre tournée vers le Nouveau Monde, le spectacle est inoubliable.
Le soleil, déjà bas sur l'horizon, réverbère
ses rayons sur la mer et nous fait cligner les paupières. La petite brise de
mer est maintenant tombée et tout est étrangement calme. Cette halte sur la fin
de notre promenade à vélo nous fait le plus grand bien, le temps ne compte
plus, nous ne sommes pas pressés de rentrer.
Sans s'occuper de nous, le grand disque
rouge-orange continue de descendre, lentement, inéluctablement, et ses reflets
dansent sur la mer.
La tiédeur s'estompant fait place à la
fraîcheur et je frissonne dans ma brassière sport. Il le voit tout de suite.
Rentrons ! me dit-il.
Oh non, s'il te plaît ! Pas tout de suite,
attendons le coucher du soleil, j'aimerais tant voir la ligne verte ! Je ne
l'ai encore jamais vue. Il paraîtrait même qu'on peut faire un vœu.
- "La quoi ? ah ! Tu veux dire le rayon
vert. D'accord, attendons !"
D'un geste délicat il pose son sweat-shirt sur
mes épaules et me serre contre lui.
Blottie tout contre lui, je lui agrippe le bras
et repose ma tête sur son épaule. Il frémit, l'émotion lui resserre la gorge,
je suis tout aussi émue que lui. Nous ne disons plus rien. Silence, complicité
et intimité...
Enivrés de volupté par la chaleur de nos corps
et âmes étroitement réunis, nous savourons ces précieux instants, contemplant
un spectacle féerique.
Le soleil a maintenant disparu, totalement englouti
dans l'océan, laissant derrière lui un horizon rougeâtre.
Le soleil s'en est allé !
Il s'en est allé sur la pointe des pieds,
oubliant dans sa fuite, de nous offrir son rayon vert tant attendu.
Pas de rayon vert et donc pas de vœu !
Je n'en suis pas déçue pour autant car, des
vœux, en avions-nous réellement besoin ?
Exactement, je me souviens du film avec anémone, où, à la fin, elle voit la ligne verte !
RépondreSupprimerExtra, ta version resplendissante en poésie.
Heureuse Anémone, elle a vu la ligne verte !
SupprimerJe suis envieuse mais pas désespérée, le la verrai un jour, il me l'a promis.
Quand on habite le Finistère
RépondreSupprimerOn n'a pas b'soin du rayon vert
Car on a déjà dans nos coeurs
La pointe du Ras-le bol de bonheur
(Et pas besoin de patenôtres !
On le partage avec les autres
Merci de cela, monsieur l'ambassadeur ! ;-)
Partager de tels moments est un vrai bonheur.
SupprimerMerci pour ce romantique coucher de soleil, il fait chaud au coeur, même sans ligne verte.
RépondreSupprimerSi la ligne verte se fait tant désirer, c'est pour mieux nous faire revenir.
SupprimerJe suis partante pour renouveler l'expérience.
Avec ou sans rayon vert, regarder la mer rapproche les coeurs, sisi. :-)
RépondreSupprimerBravo Sklabez, pour cette tendre histoire
Cette mer, complice de tant d'histoires d'amour !
SupprimerAh, si elle pouvait parler !