Tremblants
de peur, ils attendent dans le couloir, carnet de notes à la main. Devant la
porte fermée, l’aînée, derrière elle le cadet et enfin le benjamin, à peine
sept ans.
Faut
dire qu’avant, avec Papa ça se passait plutôt bien. Il s’intéressait à ce
qu’ils faisaient en classe et passait beaucoup de temps avec eux quand ils
faisaient leurs devoirs.
Depuis
que Papa est parti, les résultats à l’école, ce n’est plus trop ça et les bonnes
notes ne sont plus au rendez-vous, forcément !
Derrière
la porte, dans la salle, Maman avec son nouvel amant. Lui, c’est tout le
contraire de Papa, il n’est pas gentil comme lui et ne connaît que les
punitions. Maman n’ayant jamais voulu le faire, c’est maintenant lui qui
vérifie nos résultats scolaires.
La
porte s’entrouvre pour laisser passer la grande sœur. Un bruit de gifle et elle
ressort en pleurs, la joue endolorie. Le même scénario se répète pour les deux
plus petits… et c’est la même chose tous les mois.
Ils
se demandent combien de temps ils vont le garder celui-là ! Comme les
autres il ne fera sûrement pas de vieux os ici et disparaîtra aussi vite qu’il
est venu.
Le
problème c’est qu’il sera vite remplacé par un autre tyran, et tout
recommencera.
Bis ou ter repetita... hélas pour ces enfants malheureux. Après ça, comment respecter les adultes et comment aimer l'école ?
RépondreSupprimerLa crainte est maintenant leur quotidien. Elle a usurpé la place normalement dévolue à leur insouciance et leurs rêves.
SupprimerC'est la faute à maman, ou la faute à l'amant - ou encore la faute à papa de ne pas avoir pris ses enfants avec lui au lieu de les laisser à la cruauté des tyrans ?
RépondreSupprimerSi j'avais été le papa, je ne les aurais, pour rien au monde, abandonnés et laissés derrière moi, mais peut-être que la justice m'en aurait alors empêché.
SupprimerSi j'avais été la maman, peut-être me serais-je interrogée sur cette obsession qui m'envahit peu à peu et qui ressemble étrangement à de la nymphomanie...
Si j'avais été l'amant...
Non, je ne peux pas ! Je ne pourrai jamais me mettre dans la peau d'un tel personnage.
Bizarre comme on interprète les choses : "depuis que Papa est parti" dans mon esprit = depuis que Papa est mort.
RépondreSupprimerDure vie pour ces pauvres enfants.
Pour ces pauvres enfants, c'est un peu la même chose.
SupprimerPapa est parti, c'est comme s'il était mort.
Dans la vie il y a souvent cette porte derrière laquelle on attend..tu décris très bien cette " attente" du Meilleur.
RépondreSupprimerMerci Lise, souhaitons-leur que ce Meilleur ne se fasse pas trop attendre.
RépondreSupprimer