Dans
le paisible quartier de Griffintown habitait Mary Gallagher – dite
Mary à-tous-prix - au 370 de la rue Marie-Madeleine.
Au
374 habitait Susan Kennedy – dite Suzy la Gourmande - qui, comme
Mary vivait de son charme à défaut de boulot. A
c't'heure les cafés branchés n'existaient pas, on se
brossait au whisky et on se paquetait chez soi.
Si
elles faisaient toutes les deux le trottoir, on aura remarqué
sur l'image que l'escalier de Mary était moins enneigé
et qu'elle travaillait donc plus pour gagner plus que sa voisine,
sans doute aussi grâce au panneau blanc et rouge accroché
au garde-fou et qui promettait aux clients des aubaines le vendredi.
On
raconte que leur voisin, Michael Flanagan qui crêchait au 372
était plus sensible au charme de Mary qu'à celui de
Susan mais c'est surtout pour ses aubaines qu'il montait chez elle
comme il monte ce vendredi soir 27 juin 1876 où elle a préparé
ses fameuses fèves au lard qui font saliver tout le quartier.
Mais
les fèves ça donne soif et Mary et Michael s'épongent
grave.
Quand
Susan, folle de jalousie déboule au 370, Michael est déjà
packté, la flye à l'air et ivre mort sur sa canadienne
(celle en cuir, pas l'autre)
Susan
perd la tête, s'empare de la hache de Gallagher – la lettre
entre le g et le e - et décapite sa rivale selon la plus pure
tradition bucheronne canadienne.
Han!!
La
boîte à ordures est une très mauvais cachette
pour une tête et Suzy la Gourmande sera confondue par les
boeufs (la police si vous préférez). Même si on
dit confondue, on est certains que c'est bien elle.
Après
avoir été condamnée à la pendaison, Susan
est finalement condamnée à perpette ce qui revient à
mourir à petit feu.
Sur
l'image, au pied du 370 on peut encore voir le bicycle de Michael et
tous les 7 ans - le 27 juin - le fantôme de Mary Gallagher qui
chercherait à récupérer sa tête... après
tout c'est la sienne.
Même
si on ignore aujourd'hui ce qu'est devenue la hache, on continue à
écrire Gallagher comme ça.
A
partir de ce jour, Michael – qui en a plein le casque de cette
histoire - interdira toute photo et reproduction du 372, c'est
pourquoi on “saute” - c'est une habitude dans le quartier - du
370 au 374.
Quant
au feu tricolore devant le 374, ne me demandez pas de quelle couleur
il est... ça change tout le temps.
Féodor
Boucher Des Echos de Montréal
Waouh, ton texte est bourré d'astuces - et sans doute tout plein d'autres que je ne saisis pas.
RépondreSupprimerÉpoustouflant Vegas !!! Quelle plume !
Tuque très basse !
Petite image deviendra grande, pas bleue mais saignante ! Ça déménage au 370 !
RépondreSupprimerPlein d'astuces comme dit Joye,bravo Vegas, on ne s'ennuie pas
Y a pas à dire, Mary sait recevoir ! ;-)
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimer