Participation de Lilou

Assis sur un banc de bois, René méditait… Il pensait avec nostalgie à  Lola sa petite fiancée  qui s’était fait la malle  alors qu’il vivait les affres d’une grande souffrance… mais l’amour ne résiste pas à l’absence comme a dit Anatole France. On n’est pas grand-chose :  loin des yeux, loin du cœur. Mais revenons à ce qu’il s’est passé…
Oui au juste pourquoi les deux amoureux se sont-ils séparés, d’abord physiquement puis sentimentalement...
René, comme son père, son grand-père et arrière grand père avant lui  était nez. De père en fils on naît nez !
Il vivait à Grasse et travaillait chez un célèbre parfumeur. René était très connu ; c’est très bien vu d’être bien né.
Chez les nez, il faut être soigneux et on prend soin de cet appendice. Ils utilisent des mouchoirs à carreaux fins de Cholet. C’est alors qu’un grand malheur arriva.
René se moucha trop fort et un carreau se brisa lui coupant net le nez ! Lui, le plus grand nez de Grasse se retrouver sans nez, imaginez ! Le pire c’est qu’il ne pouvait plus glisser son nez entre les nénés de sa doudou chérie ! Quel malheur !
Néanmoins, il garda espoir. Il avait entendu dire que dans son quartier, il y avait un établissement où l’on pouvait avoir facilement de nouveaux nez. Courageusement, il s’y rendit…. Las il déchanta vite et son espoir s’évanouit.
-          Mais Monsieur, lui dit la dame de l’accueil, ici il y a des nouveaux nés bien sûr c’et la maternité. Nous ne pouvons rien pour votre nez.
Voyant la douleur dans les yeux de René, elle ajouta :
-          Je vais vous donner une adresse, à la clinique du nez… vous connaissez Redon la préfecture de l’Ile et Vilaine ?
La dame n’était pas vilaine et elle était plutôt de bon conseil. Il se rendit donc à Redon et fut bien accueilli. On lui fit un nouveau  nez dont René fut très satisfait. Il ne se sentait plus de joie, il pouvait à nouveau sentir. Ah la joie des odeurs, lilas, rose, jasmin !
On lui interdit l’usage des mouchoirs à carreaux. Peu importait, les mouchoirs en papier blanc feraient le même office ; cela lui convenait.
Pourtant il y avait un effet secondaire : à chaque fois qu’il se mouchait, une plume ou deux sortaient de ses narines…. Normal pour un « nez d’Redon ».
Pas étonnant que la belle Lola ait pris la poudre d’escampette pou ne pas éternuer.

2 commentaires:

  1. excellent émouvant et très drôle et super le jeu de mot très belle inspiration Lilou

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  2. Merci de nous avoir mis au parfum, Lilou ! ;-)

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