Roberte se sentait orpheline . Son amie d’enfance, celle à qui elle confiait tout, était partie loin de France. Depuis son départ elle se rendait seule au salon de thé, mais le Darjeeling n’avait plus la même saveur.
Les
fous rires incontrôlables terminés, les échanges d’idées révolues.
Elle ne pouvait pas refaire le monde à elle toute seule, son
interlocutrice lui manquait. Aussi se contentait-elle de boire rapidement son breuvage, de jeter un coup d'œil autour d’elle, puis de s’esquiver avec le cœur en peine
Au travail une nouvelle venue, S. attira son attention. Elle était d’un abord sympa semblait franche et sincère. Plusieurs fois elles se retrouvèrent devant la machine à café. Leurs échanges étaient agréables .Elles devinrent, sinon des amies, du moins de bonnes copines, déjeunant et bavardant au resto de la salle de sport, S. confiait ses soucis, son ménage n'allait pas fort et Roberte l’écoutait avec bienveillance.
Sa prudence habituelle, annihilée par ce comportement sincère, à son tour elle lui fit des confidences. Elle avait perdu toute retenue. Elle brossa son parcours de vie si chaotique, si singulier, preuves à l’appui avec les notes qu’elle avait consignées dans son carnet intime.
Puis S. disparue du jour au lendemain, sans laisser d’adresse ….
Roberte, avec un fond d’amertume, l’oublia petit à petit.
Deux années passèrent…
Roberte partie en vacances à l’étranger pour retrouver son amie d’enfance..
Pour ces quatre heures d’avion, elle se procura de la lecture. Le dernier succès du moment, d’un auteur inconnu, fit l’affaire,
Après avoir regardé le paysage un moment à travers le hublot, elle entreprit sa lecture.
Avec stupeur elle constata, au fur et à mesure qu’elle tournait les pages du livre, que c’était son histoire, mots pour mots qui y était relatée, seuls les lieux et noms étaient changés.
Elle n’avait vraiment pas envie de rire.
Sa vie, même si c’était anonymement, était étalée, et elle n’y pouvait rien.
Et comment porter plainte pour "vol".... comme quoi on ne peut faire confiance à personne... merci Jak...
RépondreSupprimerÉtant donné qu'il n'y a que sept histoires en littérature, c'est très probable que Roberte n'est pas la seule à se reconnaître dans les lignes d'un texte.
RépondreSupprimerPar contre, on comprend que la voleuse, c'est S comme Salope, yes? ;-)
sept bien ce que je pensais ☺ jak
RépondreSupprimerEh ben, ça doit être terrible de se reconnaître ainsi dans un roman, pas seulement parce qu'on s'identifie au personnage principal mais aussi (et surtout ici) parce que quelqu'un a délibérément trahi votre confiance.
RépondreSupprimerCela doit être horrible de se voir trahit ainsi encore moins facile de faire confiance après un tel drame
RépondreSupprimerbises