CRÉATION par Claire

Dieu en avait marre des râleurs.

Je suis trop grand, trop petit, trop maigre, trop gros. J’ai un trop grand bec, les gens ne m’aiment  pas, les gens me prennent pour une peluche, je pue…

 Dieu finissait par croire que son monde n’était pas aussi parfait qu’il l’avait cru. Et ces idiots d’hommes qui pensaient qu’ils avaient été créés à son image. Ca n’allait pas la tête. Pourquoi aurait-il fait çà ?

Il avait un problème. Le saule-pleureur lui prenait la tête. Il était là chaque fois que le bureau des réclamations était ouvert.
Je suis trop vert ; j’ai les branches devant les yeux ; je veux pouvoir voir le ciel ; je n’arrive pas à trouver ma bouche,  du coup je me pique avec ma fourchette ; je veux qu’on arrête de me prendre pour un pleurnicheur, je veux rire. J’en ai marre, marre, marre d’être ce que je suis.

Et Dieu de lui expliquer que tous les autres arbres regardaient le ciel, qu’il devait être content d’être unique, que Narcisse aurait aimé être à sa place à pouvoir se mirer dans l’eau toute la journée. En fin de compte, il finissait par lui dire  qu’il aurait eu une drôle de tête si ses branches avaient pointé vers le ciel.

Mais le saule pleureur ne voulait rien entendre. Il lui reprochait de l’avoir mal crée.

Dieu finissait par lui dire de rentrer chez lui, qu’il verrait ce qu’il pourrait faire.
Il soupirait, ne disait rien mais n’en pensait  pas moins : j’ai fait le monde en 6 jours, qu’est qu’ils attendaient de moi ? Et puis la perfection n’est pas de ce monde et puis, Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'on croit. Un peu de folie dans ce monde de brutes. 

Dieu avait trouvé la solution. Demain, une chose changerait. Une seule et unique chose qui le contenterait lui : il fermerait le bureau des réclamations.
Et Dieu sortit boire une bonne bière.