Le ciel menaçait.
Seule sur la pente, je me disais qu’il valait mieux que je me mette à l’abri.
J’avais appris très tôt dans ma jeunesse qu’un coup de foudre aux collines n’est pas pour rire. On n’oublie jamais la première fois qu’on voit le cadavre cramé d’une vache sous un arbre après un orage.
L’astuce pour ceux qui doivent vivre dans la nature est de ne pas finir comme elle.
Mais la Nature est formelle, elle ne pardonne que rarement la moindre erreur.
Je ménageais alors ma hâte. Une cheville de cassée ou même foulée pouvait être fatale. Quand même, les petites pierres bousculées par mes semelles repartirent dans une sorte de pluie sur le sentier derrière moi. Je sentis l’ascension dans mes mollets, ma vitesse par mes respirations rapides.
Superstitieuse, je ne pensais pas aux foudres.
Ma destination n’était pas loin, une petite grotte à 500 mètres.
Les premières gouttes tombèrent, je relevai mon capuchon, un geste symbolique contre l’eau qui redoublait ses efforts à noyer l’intruse.
Quelques minutes plus tard, et absolument trempée, je me retrouvai dans la grotte.
Heureuse dans mon triomphe, je restais debout à l’entrée, à me moquer de l’orage. J’avais tout mon temps, je pouvais y rester jusqu’au lendemain s’il le fallait.
Mon rire moqueur fit un petit écho dans la grotte.
D’un coup, j’entendis comme un hochet dans l’obscurité.
Que faire ? Je n’osais pas bouger. Un crotale qui pardonne l'intrusion, c'est rare. Même la foudre est moins précise que ses crochets.
Figée, je regardai tomber l’eau et j’attendis.
Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? Voilà en tout cas un beau début pour cette nouvelle version de "La belle et la bête" !
RépondreSupprimer;-)
Ouate, Joe, tu voulais Médée ?
RépondreSupprimerLe crotale était bleu ou rose ?
RépondreSupprimerImpossible de voir dans l'obscurité de la grotte, Inspecteur.
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