À BOUT DE FORCES par Anne-Marie


Oh ! Je sais bien que « patience et longueur de temps font plus que force ni que rage ». Mais, là, c’en était trop ! Il avait abusé de ma patience et de mon temps ! Et ma colère était sortie, terrible, avec des mots qui avaient, bien entendu, dépassé mes pensées. Dans un geste de rage, le stylo que je tenais à la main alla fracasser l’ampoule au-dessus de ma porte de bureau. En quelques secondes, tout s’écroula, l’entreprise à laquelle je croyais et pour qui j’avais donné tant de sueur, le symbole qu’elle représentait  pour moi, la fierté de ma réussite !

Tout allait si bien, mais, il avait fallu que ce nouveau directeur arrive et que, petit à petit, jour après jour, il distille le doute dans mon esprit. Des heures passées à refaire un travail qui ne lui convenait jamais, de griefs en brimades, remettant en cause chaque chose que je faisais, il était parvenu à ces fins. Je n’avais pas compris ce qu’il cherchait et j’avais essayé de tenir, malgré, les larmes, la fatigue et les doutes qui s’installaient. Maintenant, je savais ! Il venait de gagner. J’avais craqué !

13 commentaires:

  1. Superbement écrit, tout un chacun qui a dû travailler pour un facho (les hommes comme ça, ils ont tous un tout petit...hihi) s'y reconnaîtra.

    BRAVO !

    (et j'espère que le tout est de la fiction, en ce qui te concerne ! sinon, cela donne envie d'aller lui botter les fesses ! OH !)

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    1. Oui, tout ceci, heureusement n'est que fiction. Mais, ce soir, j'étais un peu énervée après une mauvaise journée, un pantalon neuf qui craque et ma clé de voiture que j'ai perdue. Alors, j'ai lâché ma mauvaise humeur comme j'ai pu. ;-)

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    2. Et tu as très bien fait !

      (je comprends ton pantalon qui craque, c'est parce que tu es craquante !!! ♥)

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  2. Harcèlement moral au travail... c'est grave ... et c'est courant hélas !... on s'y croirait.
    Je crois que je préfère l'accident de pantalon :)...les clés c'est un peu plus ennuyeux.
    Bonne nuit quand même Anne-Ma !

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    1. Oui, c'est grave ! Et bien pire qu'un pantalon craqué et des clés perdues. Mais, c'est sorti comme ça.

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  3. Cette fiction que tu racontes si bien est malheureusement et souvent bien réelle.
    Harcèlement, moral ou sexuel, au travail ou ailleurs. Le fait de "courageux", et toujours au détriment des plus faibles et des plus vulnérables.
    Un mal qui ne veut pas dire son nom, un mal de notre temps qu'il faut éradiquer.
    Bravo pour cette histoire Anne-Ma.

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  4. vegas sur sarthe27 janvier 2012 à 13:52

    Dommage! Le stylo a manqué son but et le planté de patron manquait de précision...

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    1. Oui, peut-être dommage, mais j'imaginais plus un geste de rage qu'un lancer bien visé

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  5. Tout est question de circonstances..
    Et tu décris si bien la "fin d'une histoire" Merci

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  6. Tu as le style, lui aussi mais le sien est assassin.

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    1. Oui, c'est vraiment ça, un style assassin qui ne laisse aucune chance à la victime :-(

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