Il m'a crié " à gauche " ! ... j'ai pourtant pas rêvé ...???
Bon, quand je suis en voiture et que la blonde du GPS me dit de prendre à gauche, je lui fais moyennement confiance avec sa voix de miel, parce que je sais que dans une demi-heure j'aurai fait 20 kilomètres de plus que si j'y avais été sans elle.... mais là, j'étais avec Marcel, le pro de la rando.
Moi j'ai une confiance aveugle en Marcel, il organise, il étudie la carte, il est déjà passé plus de 10 fois par là et ça fait 30 ans que ça dure ...
Je m'occupe de la croûte, de mes trois polaires, deux kways, 3 litres d'eau, lestée pour la journée, et je suis les autres bêtement ... heu-♥-reuse.
Bon ce jour là, Marcel était devant comme d'hab, mais au milieu, entre lui et moi, y'avait personne.
Quand j'ai amorcé la descente, j'ai réduit l'allure en freinant sur les bâtons, Marcel m'a crié "à gauche !"
... je l'ai cru... et je ne l'ai plus revu.
Tout de suite, je me suis aperçu de rien.
Les branches branchaient, les feuilles feuillaient, les mulots mulotaient, mes pieds piétinaient, le soleil ne soleillait plus et la nuit nuitait.
Ben voilà, j'ai un peu causé fort toute seule pendant un moment, parce que j'aime pas me perdre dans les bois sombres, et humides, au milieu des traces de fauves, sans âme qui vive.
Il était passé où ce Marcel ?... j'ai appelé, crié, accéléré, insulté (ben oui, obligée !) et pour finir, j'ai paniqué.
... Malheur !
Dans ma tête, je bivouaquais déjà jusqu'au lendemain, toute une nuit, morte de froid, grignotée par les ragondins, piétinée par les sangliers, les yeux crevés par les corbeaux ... et mon Marcel qui arrivait en sueur, la mine déconfite avec les gendarmes, s'exclamant au dessus de ma dépouille :
" mais qu'est-ce t'as foutu ?? ..."
" mais qu'est-ce t'as foutu ?? ..."
La trouille au ventre et le feu ailleurs, je suis quand même arrivée à 4 kilomètres de la voiture au bord du lac de Thuile et tout en retrouvant mes esprits, j'ai enfin compris qu'au changement, le constant, le signe de renaissance, l'oeuf du phoenix, enfin bref... Marcel avait dû se retourner face à moi pour me dire "à gauche", et comme je regardais mes pieds, j'ai cru qu'on avait la même gauche et je suis partie à sa droite... (l'a pas brillé le Phoenix sur ce coup là !)
... et si vous ne suivez pas, faudrait voir à vous réveiller un peu, sinon, vous allez faire comme Marcel, trois ou quatre montées-descentes, allers-retours, avant d'entendre la traviata.
Ex-cel-lent ! Le ton, le choix des mots, l'action, tout est drôlissime ! Un pur régal ! Bravo à toi, santoline, et merci beaucoup pour la rigolade !
RépondreSupprimerBen oui, quoi ! Qu'est-ce que t'as foutu ???
RépondreSupprimerJ'imagine bien la tête de Marcel, en sueur, la mine déconfite, avec les gendarmes...
Eh bien ! On ne s'ennuie pas dans les randos, à ce que je vois !
Joliment raconté, Santoline ! J'ai bien aimé.
On s'y croirait, d'autant que Marcel inspire confiance!
RépondreSupprimerMais toute considération politique mise à part, je ne suis pas prêt à vous suivre :)
Trés bon et bien raconté, je m'y suis vue. Bravo Santoline.
RépondreSupprimermerci à tous de vous y être vus... moi j'y étais et je me sens moins seule !!
RépondreSupprimer:))
Il y a même des gens qui disent que droite et gauche c'est pareil... vu que tous les chemins mènent à Rome !
RépondreSupprimerAlors la prochaine fois, adoptez un code de communication plus théâtral : dites côté cour et côté jardin
N.B. Je ne sais pas si le côté cour est à gauche ou le côté jardin à droite ... De qui, d'ailleurs, de l'acteur ou du metteur en scène ?
Aaaaargh, OK, je sors !
;-)
Remboursez !
RépondreSupprimer;)
PS: Dans le vocabulaire théâtral, le côté cour désigne le côté droit de la scène, vu de la salle, et par opposition au côté jardin.
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