Par cette fraîche et brumeuse matinée de décembre, j’effectue, comme à mon habitude, ma sortie pédestre hebdomadaire. Cette fois-ci, l’itinéraire choisi me fait passer par des petites routes de campagne, puis un long passage en sous-bois avant de revenir par des chemins de randonnée en bordure de rivière.
Période de fêtes oblige, il n’y a pas un chat dehors. Je suis seul, seul à braver cette froide humidité qui imprègne tout mon corps, seul avec moi-même, seul avec mes pensées.
Sur cette petite voie campagnarde, le brouillard étouffe tous les bruits, je n’entends que celui de mes pas sur le bas-côté de la chaussée. Je suis seul !
Seul ? Pas tout à fait ! Je sens comme une présence derrière moi. En me retournant, j’aperçois les lumières d’une voiture assez loin derrière moi. La route n’étant pas très large, je serre un peu plus sur ma droite pour la laisser. La voiture ne passe pas. Elle s’est rapprochée de moi mais elle ne passe pas. Je peux maintenant voir qu’il s’agit d’une voiture noire, une berline allemande haut de gamme, aux vitres teintées.
Elle ne passe pas… bizarre ! Je m’arrête, la voiture s’arrête. Je repars de l’avant, la voiture repart. Je continue mon chemin…
Un kilomètre plus loin, la voiture est toujours là, une centaine de mètres derrière moi. Je ne suis pas spécialement peureux, mais je commence à baliser. Et si c’était un malade ???
Un quart d’heure plus tard, je quitte la route pour m’engager dans une petite sente en sous-bois. La voiture fait demi-tour. Ouf !
Cette petite sente aboutit ensuite dans une petite clairière accessible, par d’autres chemins, aux véhicules. C’est un endroit discret, à l’abri des regards et lieu de rendez-vous prisé des amoureux.
En arrivant dans la clairière, j’ai comme un choc ! J’aperçois la voiture, garée pile-poil sur mon chemin. Je ne vois absolument pas qui est dans la voiture et combien sont-ils. Je commence à avoir peur, mais je ne me déballonne pas. Je continue mon chemin comme si de rien n’était. Arrivé à environ une vingtaine de mètres de la BM, la porte s’ouvre... il en sort un mec, très grand, 1.95 m, d’environ une quarantaine d’années. Le mec se campe devant moi, me barrant le passage...
Le gugusse est en T-shirt, pas de bas de pantalon, la zigounette à l’air, exposée bien ostensiblement. En plus il porte des lunettes de soleil. Visez-moi ça ! En pleine froidure, en plein mois de décembre !!!
Mon sang ne fait qu’un tour. Je serre les poings et accélère le pas en me dirigeant vers lui. Je me dis, s’il ne se retire pas de mon chemin, je fais un malheur ! Je le cogne, je le tue, même si il est plus costaud que moi. Mais dans ces cas-là, on n’a pas le temps de réfléchir n’est-ce pas.
Eh bien ! Au dernier moment, il s’écarte, non sans m’adresser un sourire niais au passage.
Nos petits bois ne sont plus ce qu’ils étaient. Ils offrent maintenant leur hospitalité à de bien drôles citoyens. Le changement, dit-on, c’est le constant, le signe de renaissance, l’œuf du phœnix. Eh bien, lui visiblement n’en est pas un de phœnix. Ce n’est pas le phœnix des hôtes de ces bois.
Ce jour-là, j’ai eu des envies de meurtre ! Je me suis senti très mal à l’aise et ça m’a donné la nausée.
Ce jour-là, je crois avoir ressenti ce que beaucoup de femmes ressentent lorsqu’elles sont agressées.
Zigounette en décembre
RépondreSupprimerfait trembler de tous ses membres
et puis la publicité BMW n'est-elle pas "La joie nous rapproche?"
O.K. Je plaisantais :)
Il n'avait pas froid le gredin ! Ni aux yeux, ni aux membres. ;-)
SupprimerEh oui, voilà, beaucoup de tordus dans ce bas monde, hélas.
RépondreSupprimerTu racontes très bien l'évènement. Moi, je ne raconte pas bien mes traumas.
Tss ! tss ! J'aimerais tant pouvoir raconter comme tu le fais.
SupprimerIl me reste encore beaucoup de chemin à parcourir.
Pffffffffffiouuuuuuuuuuuuu !
RépondreSupprimerJe n'ai vraiment plus envie de me perdre dans les bois... je vais le dire à Marcel.
;)
Marcel, Marcel ... ? Il me semble l'avoir aperçu. Il se baladait aussi dans le bois.
SupprimerN'est-ce pas lui qui a des oreilles allongées et pointues, des cornes recourbées et des jambes de bouc ? ;-)
Ok ! Je sors !
C'est c'la même !... tu as raison de sortir !
Supprimerhttp://www.louvrebible.org/upload/image/130%20Pan%20%5B%5D.JPG
:))
Voilà c'est tout à fait lui. Tu vois, Santoline, je n'avais pas la berlue.
SupprimerSacré Marcel !!! ;-)
Oups ! Pas très rassurant. J'espère que tu va bien, c'est un peu traumatisant, quand même !
RépondreSupprimerEuh... tu vas.
RépondreSupprimerN'aie crainte pour moi, Anne-Ma ! Ce n'est pas demain la veille qu'on me fera subir les derniers outrages ! Il faudra me passer sur le corps avant ! ;-)
SupprimerTu nous dis où il est, ce GR, qu'on l'évite ?
RépondreSupprimerQuand même pas en Bretagne, tout de même !?
P.S. C'est pas moi, le mec : je roule en Peugeot, je randonne comme toi avec godillots ou je fais du vélo ! ;-)
Ça s'est passé tout près du théâtre de plein air de Kerhervy, en face du cimetière de bateaux, sur les bords du Blavet entre Lanester et Hennebont. (lat 47.7723° / long -3.3007°)
RépondreSupprimerhttp://www.youtube.com/watch?v=mOzjmfkhXOM
Depuis, il a été mis hors d'état de nuire, il "chassait" trop près des écoles...