Pourquoi ce mot résonne-t-il depuis toujours en moi ?
Tout petit, je voulais suivre les gitans, car j'étais intimement persuadé que ma place était parmi eux.
Je vous laisse imaginer la réaction de parents gadjos normalement constitués quand vous annoncez très sérieusement que quand vous serez grand, vous serez gitan .
Longtemps j'ai rêvé d'avoir la même vie d'errance et j'enviais cette fière lueur de liberté dans leur regard.
A peine sorti de l'enfance, j'ai pris avec ma famille le chemin de l'exil ; que le pays qui m'accueillait soit le même que celui qui me rejetait ne changeait rien à l'affaire : c'était un exil, puisque le retour n'était pas envisageable.
A l'école je croyais parler français. Mes camarades de classe n'ont pas aimé mon accent pied noir et ont déclaré méprisants "tu parles anglais". Comme les tziganes que j'admirais, j'étais un étranger dans mon propre pays.
J'ai rapidement compris que ce pays d'accueil qui se disait ma patrie ne serait jamais complètement le mien et que malgré les papiers officiels, quelque chose s'était à jamais brisé entre nous.
Alors, encore aujourd'hui, quand nos dirigeants veulent expulser les étrangers, sous prétexte qu'on ne peut pas accueillir toute la misère du monde, j'ai un sursaut de honte et d'indignation. Je pourrais être le suivant sur la liste.
Et toujours aujourd'hui, quand les gitans viennent me consulter pour leurs yeux, la pensée fugace et farfelue que ma place serait parmi eux me traverse, au moment de les raccompagner dans la salle d'attente.
L'imaginaire du Juif errant ne s'efface pas si facilement...
Docteur Zig, ravie de te revoir parmi nous ! ♥
RépondreSupprimerJ'ai publié le html tel que tu me l'as envoyé. Je ne sais pas si la mise en page est comme tu la voulais, mais je l'aime beaucoup.
Tu me diras si tu souhaites que je change quelque chose, d'accord ?
Et je suis ravie de pouvoir te relire ! À bientôt !
Bonjour zig ! Ce pingre d'Over-Blog n'a pas voulu te permettre tes propres images ! Bon, j'y travaille depuis vingt minutes et je ne réussis pas au bon retour entre deux paragraphes, mais je pense que le reste ira un peu mieux comme avant.
RépondreSupprimerC'est un texte très émouvant. J'ai senti la même douleur pour mon français à chaque fois qu'on commente mon accent et j'ai eu pas mal d'insultes parce que je suis allophone. C'est très décourageant et j'ai perdu beaucoup d'amour pour les francophones sinon la langue elle-même à cause de ça.
Malheureusement, partout, c'est pareil, les gens expulsés de ci ou de là. Si je restais trop longtemps en France, on me jeterait dehors, moi aussi.
Très beau texte, je regrette que Hotmail et Overblog s'engueulent. Je reviendrai plus tard pour voir si je ne peux pas les duper encore.
R-A-V-I-E de te retrouver parmi nous, Zig, je suis sûre que les autres diront pareil ! ♥
C'est bien simple, depuis que ces gens-là sont au pouvoir, l'honnête homme, citoyen du monde, se sent plus que jamais "en étrange pays dans son pays lui-même". Merci d'être un indigné qui gagne à sortir de l'anonymat.
RépondreSupprimer"ces gens-là" ? En France, les lois Pasqua datent de 1993 quand Mitterand était le Président.
SupprimerEt monsieur Obama a déporté plus de personnes que George W Bush des États-Unis.
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Since 2009, the annual average number of deportations has approached 400,000, according to the Department of Homeland Security. That’s double the annual average during President George W. Bush’s first term and 30 percent higher than the average when he left office.
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Ouf, et puis la vidéo ! C'est un extrait très chouette, j'aime beaucoup cette actrice. Merci beaucoup sieur Zig ! ♥
RépondreSupprimer(et surtout pour ta patience !)
Zigmund s'indigne et c'est bien... quand on n'a plus que ses yeux pour pleurer !
RépondreSupprimerMoi aussi, j'aime bien le texte et l'indignation de Zigmund. Merci aussi pour cette belle vidéo que tu nous offre.
RépondreSupprimerEuh... que tu nous offres.
SupprimerMagnifique, Zigmund !
RépondreSupprimerTout simplement magnifique.
Beau témoignage même s'il fait grincer des dents.
RépondreSupprimerOn est toujours l'étranger de quelqu(es)'un(s).