Selon toute vraisemblance
Il s’agit d’un coin de France,
Une place de Provence
- Nous santons, douce folie
Comme un parfum d’aïoli -.
Manosque ? Saint-Paul-de-Vence ?
C’est dimanche, jour de fête.
Munis de leurs escopettes,
Escortés de leurs chiens bêtes,
Les chasseurs de Tarascon
S’en vont chasser le dragon
Qui trotte sous leur casquette.
Mireille en son magasin
Ouvert très tôt le matin
A vu passer Tartarin
Et les autres grands couillons,
Ces Saint-Georges de brouillon
Au tarin cuit par le vin.
Monsieur le maire à l’étage
Essaie de noircir des pages
Pour son discours au village.
Dénoncer les estrangers ?
Qu’est-ce que ça va changer ?
Ici les gens sont si sages !
Se chercher un ennemi ?
Cigale contre fourmi ?
Perniflard contre demi ?
Mais n’est-on pas tous toujours
Par la vie de tous les jours,
Quelque part, frère ou ami ?
Oh bien sûr il y a bien
Ce dadais de Parisien !
Cet Alphonse-là s’en vient
Nous tirer les vers du nez
Pour les mettre en son carnet !
On lui dit : « Je me souviens… »,
On lui conte des salades
Qu’on a entendues aux rades :
Des chevrettes en balade
Qui s’avèrent héroïques,
Des mules apostoliques
Et bien d’autres Pagnolades !
Mais faut-il que Don Quichotte
Sur Rossinante qui trotte,
Ne suivant que sa marotte,
Aille faire son malin,
Monte jusqu’à son moulin
Afin de lui dire : « Crotte » ?
Non, l’ennemi n’est pas l’homme !
Le sous-préfet pique un somme,
Toute rature a sa gomme,
Le parfum de la lavande
Nous invente des légendes,
C’est le bonheur ou tout comme !
Le soleil dore la vigne,
La mer est d’un bleu insigne,
Tout le monde reste digne
Dans cet humble paradis.
Sous les tuiles du midi
Le plaisir tire à la ligne.
Mes amis, mes commensaux
Nous, rancuniers ? Peu s’en faut !
Farceurs ne serait pas faux :
Tous les hommes politiques
Nous semblent un peu comiques
A nous autres Provençaux !
Ce qui chamboule les têtes
N’est pas l’abus d’anisette,
De thym, de farigoulette ;
Le coupable magistral
C’est le vent, c’est le Mistral
Qui nous rend un peu poètes !
Ton Aragon n'est pas arrogant, mais peut-être quand même un tantinet In Flagonard-Delecti ?
RépondreSupprimer;oD
Quelle hauteur, quel auteur !
Flagonard Delecti ????? Késako ? Ouatizitte ?
SupprimerC'est le vent, c'est le Mistral
RépondreSupprimerQui nous rend un peu poètes
Lorsqu'il souffle sur nos têtes
La chanson des girouettes.
Et se plait à bousculer
Nos peurs et nos regrets
Pour nous faire danser
Mot à mot nous envoler.
L'invitation était si belle..je n'ai pu résister.
Merci Joe
Ah Lise, ne résiste pas !
SupprimerC'est encore mieux dit par toi !
Ce sont les mots Joe, ce sont les mots..
RépondreSupprimerils n'en font qu'à leur tête quand ils se croisent se connaissent et s'amusent à résonner.
Lise les suit comme elle peut pour le bonheur de partager,
simplement vibrer .
Les Mistral (ou les Mistraux) t'ont bien inspiré, Joe!
RépondreSupprimerJ'aime bien "- Nous SANTONS, douce folie
Comme un parfum d’aïoli -" et toute cette peinture que tu fais de ce joli coin de Provence
Aaaaah le midi !... tout ce que j'aime s'y trouve. Il en va de même dans ton texte et je te remercie de m'y avoir entrainée ce matin.
RépondreSupprimerWaouh ! Bravo pour ce bel ode au midi. J'aime beaucoup aussi.
RépondreSupprimerOn s'y croirait.
RépondreSupprimerÀ travers ton texte je perçois le chant des cigales et l'arôme des lavandes.