MORTALITÉ par joye

Mortalité,
tu es mon ennemi
tu m'as volé mes chers
mes amies, mon père,
en te léchant méchamment les babines
tu convoites encore mes trésors

Mortalité,
tu te promènes sans gêne
devant nos étalages
empochant nos fruits
les plus savoureux
et tu repars, insolente,
sans penser à les payer

Mortalité,
tu pues l'avidité,
la cruauté,
tu traînes comme un violeur
guettant ta proie
dans les allées sombres de la vie
 
Mortalité,
tu es mon ennemi
tu prends tout, goulûment,
sans jamais penser 
que sans nous,
tu n'existerais pas
 
Mortalité,
tu es mon ennemi
tu m'as volé mes chers
et tu me voleras encore
un jour, éhontée, mon moi

Mortalité,
je n'oublierai jamais
ton nom
mais sans pouvoir 
te pardonner
tes crimes

6 commentaires:

  1. Un beau texte, comme un cri, chargé d'émotion, Joye.

    Comme toi, je n'oublierai jamais son nom, maleheureusement, je l'ai croisée trés tôt, trop tôt.

    RépondreSupprimer
  2. Joli cri effectivement.

    On comprend mieux dès lors le "bonheur" des centenaires.
    "La souffrance c'est très rassurant
    Ca prouve qu'on est vivant"

    http://www.dailymotion.com/video/x55l6d_cent-ans-renaud-1988_music

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Après cinquante ans, quand tu te réveilles le matin et que tu as mal nulle part, c'est que tu es mort ! ;-)

      Supprimer
  3. Difficile de pardonner à cette évidence incontournable.
    Cri de dépit que je partage.Merci Joye.

    RépondreSupprimer
  4. vegas sur sarthe17 mars 2012 à 17:57

    Comment ne pas lui en vouloir en effet, à moins de la souhaiter... ce que je ne souhaite à personne !

    RépondreSupprimer
  5. Drôlement culottée la Mortalité !
    Faut la snober pour qu'elle revienne le plus tard possible.

    RépondreSupprimer