Sur le parchemin de Nankin est mentionnée souvent la chanson insensée des amants nains du Yang-Tsé-Kiang. Elle se prénomme Yin, se parfume d’ylang-ylang et se fait tout un monde troublant de son bonhomme Yang, même s’il est minuscule, aussi menu qu’un gnome des landes d’Ille-et-Vilaine, ce lutin qu’on appelle « korrigan ».
Yang peint des miniatures bleues sur vases vases Ming. Elles la représentent, sa Yin, versant des larmes au palanquin, admirant des hérons et des grues au lagon, ou se taillant la corne des orteils au coupe-ongle dans sa salle de bains. Est-elle plus grognon que la mère de Grignan, la Sévigné qui se mina en ses Rochers à faire des pleins à la plume, langue déliée, alors que Gutenberg depuis longtemps déjà avait fondu le plomb mais avant que Claude Chappe n’ait pété un câble sur le plateau du télégraphe collet monté ?
Parfois, grattant sa mandoline, Yin le trouve tout con, le riz blanc de Canton où le petit pois vert lutine l’omelette et juge en tous les cas le toucan taquin et faquin. L’oiseau chante sous les pins les peines de la naine au bain, les bonds de son cœur et ses rêves de publication des bans. Enclin à la faconde, il énerve son monde et la pousse au repli.
Et tandis que Yang peint quelques ménines, son amie vêt l’ascèse à Lascaux comme seconde peau par-dessus son chagrin flagrant de ne pas pouvoir être un paon.
Ô Amour quand tu nous tiens, quelle scansion, quelles questions pour l’impatient pris de passion ! Où s’en va le divin ? Dans le vent ? Où s’en vont, de Denain à Dinan, les gens du Nord dont l’inconscient sur la Bretagne a jeté dévolu absolu, corps moulu, double six, départ neuf vers l’accostage, vers l’amarrage à ce coin de la France où la transe est une constance ?
Tout ceci nous éloigne de la Chine et de nos minutieux artistes, ci-dépeints ton sur ton, mais pas tant. Laissons les pour un temps à leur bonheur pimpant, à leur nanan lointain, ces anges au visage poupin. Par chez nous, à Paimpont, allez savoir s’ils n’iraient pas, au lit, dans la vie, dans le vide, au son des sanglots longs d’un vilain violon ou pire, d’un biniou plaisantin, se chercher, bien plus tard quelques poux dans la tête ?
Ne resterait alors pour conclure en beauté, dans un espoir de jours meilleurs, qu’un proverbe aristo pour chasser les totos : « Parasités par l’ingrat temps, n’hésitons pas, gratin ! Grattons ! ».
Et finissons avec Nino par « Mao et et Moa» ou par « Oh ! Hé ! Hein ! Bon !".
Énorme !!!
RépondreSupprimerC'est fou le nombre de clins d'œil que tu peux glisser dans tes phrases !
J'aime particulièrement celle avec Sévigné, Gutenberg et Claude Chappe, elle décroche le pompon ;-)
Bravo Joe !
Gratte le gratuit, il revient aux gales, oh ! ;-)
RépondreSupprimerQue c'est bon de divaguer et de finir par Nino !
RépondreSupprimerOn dirait du Boby Lapointe ! champion Joe !
RépondreSupprimerMerci pour Nino et bravo Joe, quel texte !
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