Le savoir appelle l’acte. Acte, viens ici ! Mais il ne vient pas. Si l’acte ne vient pas, le savoir s’en va. Le savoir s'en va, doucement, il part par la porte, la laissant grand-ouverte, sans mettre son chapeau, sans penser à boutonner son imper contre la nuit froide. Il n'est pas fâché, juste épuisé. Il a beau rester, il n'a pas pu se faire aimer, et alors, il s'en va, dépité. L'acte se rend compte qu'il y est pour quelque chose, que son absence a fait partir le savoir. Mais ce n'était pas de sa faute, il est sourd maintenant, il entend très mal, comment voulait-on qu'il entende le savoir qui ne parlait jamais plus fort qu'un chuchotement. L'acte décide d'aller chercher le savoir, il ne marche pas vite, il est peut-être encore dans la rue devant la maison. L'acte file son vieux pull, attrape ses clés et ferme la porte derrière lui.
Au début j'ai cru que Acte était un chien qui n'écoute pas son maître, le Savoir...
RépondreSupprimerLes chiens sourds ça existe, mais celui qui attrape ses clés et ferme la porte, je ne l'ai pas encore rencontré :)
Je comprends...c'est le "Viens ici" qui le fait penser.
SupprimerMagnifique !
RépondreSupprimerUne belle leçon de vie... et d'actualité.
À quoi ça sert d'apprendre si on ne met pas le savoir en application.
Je n'essayais pas de donner une leçon, je voulais juste explorer un peu la personification.
SupprimerBelle histoire où on se prend au jeu... qui du savoir ou de l'acte ??
RépondreSupprimerC'est la poule et l'oeuf, je crois.
SupprimerJe crois qu'il y a les mêmes scènes de ménage entre l'ignorance et la procrastination !
RépondreSupprimerC'est un texte vraiment très original que j'ai relu plusieurs fois et je suis toujours dans le même état d'admiration un peu sidérée : pour personnaliser ainsi ces concepts, il faut être un peu Deus ex machina, non ?
Non, juste à côté de la plaque... ;-) (merci Joe !)
SupprimerJoli texte, j'aime bien. La façon dont il est écrit me fait un peu penser à Prévert.
RépondreSupprimerC'est vrai, merci pour le compliment !
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