Rira bien, qui rira le dernier par Jacou

Renard  s’approche silencieusement du poulailler ; se pourlèche les babines à l’idée du délicieux festin à venir.
Il y a longtemps qu’il attend cela. Il sait que le chien de garde est parti quelques temps à la chasse avec son maître.
Voilà des jours et des nuits qu’il guette.
Muumm , les poules dodues de la mère Poulard ; engraissées au bon grain de maïs ; courant toute la journée en plein air, dégustant  vers de terre et autres vermisseaux grassouillets à souhait ; éparpillant leurs œufs dans la nature. Il en a gobé quelques uns ; mais la chair fraîche lui manque.
La lune, ce soir est pleine ; c’est un peu dommage ; il doit prendre plus de précautions, avancer à couvert. Mais Renard connaît toutes les ruses du camouflage. Habillé de fougères, presque à plat ventre, il progresse lentement vers son paradis. Il se sent un peu fou, plein de bonheur. «  La terre nourrit tout La terre nourrit tout Les sages, les sages, La terre nourrit tout La terre nourrit tout Les sages et les fous ! » Cette comptine tourne en boucle dans sa tête.

Dot, dot, dot, dot, dodet
Dot, dot, dot, dot, dodet
Rock and roll des gallinadés


Quel est cet étrange langage ? Renard ralentit. Méfiance. Où sont poules et coqs ? Il tend l’oreille, qu’il a fine : « Dodorido, dot, dot, dot, dodet. » Kezako ?
Il rampe vers le poulailler, son odorat, ce soir, lui fait des infidélités, apportant senteurs de violettes, jacinthes et narcisses.
Sa vue, devenue bien basse, ne lui est d’aucune aide. Malgré tout, il tente un œil et épouvanté, repart à toutes jambes.
De nombreuses lieues plus tard, essoufflé, s’arrête, le spectacle effrayant, toujours en mémoire :  Des êtres rayés noirs, des croix géantes sur le sol, un vacarme épouvantable, des sons inconnus et inquiétants… ,le cœur faiblissant de Renard en tremble encore.
A quelques vols de poules plus loin, on caquette, le plus simplement du monde, dans une sage allégresse.

Cot, cot, cot, cot, codet
Cot, cot, cot, cot codet
Le plaisir est le bonheur des fous.
Renard, maintenant se méfiera de nous.
Cot, cot, cot, cot, codet
Cot, cot, cot, cot, codet
Nous nous sommes bien amusées
Quand nous avons chanté
Dot, dot, dot, dot, dodet
Dot, dot, dot, dot, dodet
Entendant notre nouveau ramage
Comme un lapin a détalé
Dot, dot, dot, dot, dodet
Dot, dot, dot, dot, dodet
On a réussi à le tromper
 Le bonheur est le plaisir des sages
Cot, cot, cot, cot, codet
Cot, cot, cot, cot codet
Oh yeh!



5 commentaires:

  1. Des deux qui est le plus rusé.... ! ;-)

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  2. On a les droits de l'homme et les dots des poules ! :-)

    Ton texte a la cote (cot-cadet) !!!

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  3. Une histoire digne des plus grands ;-)
    se n'est pas toujours les plus fort qui gagnent mais ici se sont les plus rusés
    Bravo

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  4. Joli conte où l'on voit des poules raDOTeuses être plus rusées que le naïf Renard

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  5. La ruse n'est pas qu'un artifice, elle peut se révéler être un véritable bouclier ;)

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