Espoirs par Jacou

Mesdames et messieurs, Germain Fard, qui nous fait le plaisir d’être ce soir parmi nous. 

Je vous remercie de votre accueil si chaleureux. 
Voilà, je suis devenu astronaute, à cause d’un doudou ; oui, mesdames et messieurs, vous avez bien entendu, à cause, ou plutôt grâce à un doudou. 
Petit garçon, j’avais cinq ans, je perdis Doudou.  
J’étais très malheureux,  je le cherchais partout. Un jour comprenant que je ne le retrouverai pas, je me dis qu’il était au ciel. C’est ainsi que l’on m’avait expliqué la disparition de mon grand-père. Cela me fut une sorte de consolation. Je me mis à scruter le ciel, à essayer de deviner sur quelle étoile il vivait. 
On m’offrit une lunette astronomique. Je contemplais tout ce que je pouvais, au moyen de cet instrument. Croyant apercevoir Doudou, mais en vain. C’était les débuts des spoutniks, avec l’envoi de chiens, cette pauvre Laïka, qui a tant souffert, avant de mourir ; il y eut Gagarine ; puis les américains ; j’eus bien envie d’écrire à tous ces astronautes, cosmonautes, mais je n’ai jamais osé. 
Une évidence s’imposait ; pour retrouver Doudou, je serai astronaute. 
  • Avez-vous retrouvé Doudou ? demanda une petite fille, dans l’assistance. 
  • Oui, je l’ai retrouvé. 
  • Et vous l’avez ramené ? 
  • Figure-toi qu’il a préféré rester là-haut. Il vit sur une autre planète, avec d’autres doudous. Il s’est fait des amis. Il était content de me revoir ; il m’a dit que j’étais trop grand, maintenant. Et il sait que j’ai rencontré un autre doudou, qui me rend heureux. 
  • Et comment elle s’appelle cette planète ? 
  • La planète IL ETAIT UNE FOIS. 
  • Tu crois que je pourrai y aller, un jour ? 
  • Bien sûr, quand tu seras devenue astronaute. 
  • C’est quand ? 
  • Tu verras, ça va très vite.  
  • Alors, il faut pas que je perde Doudou, en attendant. 

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