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La Découpe par Dominique




Toutes les parties de mon corps s'emmêlant, j'en suis toujours à compter mes abattis ! Ah cela vous fait rire n'est-ce pas ? Ne  faites donc pas les innocents, car ne sont innocents que les coupables qui se dissimulent ou qui s'ignorent  aurait dit un certain Romain Guilleaumes. Mais pourquoi ce cher Henri m'a-t-il collée ainsi ? C'est à peine si l'on se rend compte que je ne suis pas un homme.
Manqua-t-il de papier bleu ? Égara-t-il quelques morceaux  qu'il devait  encore encoller ou,  fut-il  tout simplement presser d'en finir avec moi ?  Depuis plus d'un demi-siècle je me pose cette question qui restera à jamais sans réponse

L'imaginatif par Dominique

" Un rêveur est toujours un mauvais poète"  à dit Jean Cocteau.   Ce qui me parait aller à l'encontre de la définition que l’on peut lire dans  le dictionnaire.En effet,  celle-ci, associe rêveur à poète, (sans pour autant il est vrai,  préciser si ce dernier doit est bon ou mauvais ). Je n'adhère donc pas à l'opinion  de Cocteau; car pour moi, le rêveur est imaginatif par définition et, de l'imagination, nait un poème. De même en regardant l'image ci-dessus, l'être imaginatif peut y déceler bien des choses qui sont  des vues de son esprit et de sa perception, comme il pourrait  le faire dans le test de Rorschach ( * test des taches d'encre) considéré par monsieur Alfred Binet comme pouvant favoriser l'étude de traits psychologiques. Mais je ne suis pas ici pour parler du "cas binet ",  ce serait sans " fondement ".

Les drôles de grolles par Dominique

L'homme était un quidam, un flâneur un badaud
Qui vit du vagabond les pauvres croquenots
Des grolles tellement  vieilles et  à ce point usées
Que le pauvre homme était aux deux sens "va-nu pieds"
Car loin de les porter ses chaussures difformes
Il les gardait près de lui, attachées pour la forme
L'homme pris de pitié et sur de son dessein
Partit en querir d'autres en un proche magasin
Et revint aussitôt pour en faire l'échange contre les godillots
Mais à peine avait-il osé prendre les tatanes
Qu'il reçut sur la main  un violant coup de canne
Du pauvre hère furieux poussant des cris d'orfraie
En refusant l'échange des chaussures qu'on lui offrait
Car il dit hébété en un bref monologue
Que celles-ci étaient, celles peintes par Van Gogh.
Et que pour rien au monde il voudrait s'en défaire
Vous pensiez lança-t-il faire une bonne affaire ?
Notre homme fut confus et comme il s'en allait
Il médita alors les mots de Robert Mallet
"S'il faut savoir avoir raison sans choquer, il faut aussi
Savoir se tromper sans commettre d'erreur"

Dominique  

En nuit ! par Dominique

Bulles multicolores éthérées et si brèves
Comme trop souvent sont les rêves
Dont on voudrait garder souvenir mais  savons
Qu'ils s'évaporeront comme bulles de savon
Il n'est pas calomnieux de ma part que de dire
Que l'on préfèrerait voir s'enfuir nos délires
Ceux qui rendent la nuit si noire qu'il faut croire
Que c'est pour que rien ne puisse nous distraire des cauchemars

L'Ambitieux par Dominique

Pauvre saliculteur
Fût-il jamais badin
Lui qui s'use au labeur
Penché sur les salins
Pour seule compagnie
Sous le ciel bleu turquoise
Son double se profilant
Telle une ombre chinoise
Si celle-ci encore pouvait l'aider un peu
Coopérer parfois au travail laborieux
Hélas il n'en est rien indubitablement
Que n'a-t-il pas ce jour comme voulait ses parents
Repris de la famille, la petite boutique
Dans laquelle il aurait peint de la céramique
Il eut été alors un très bon artisan
Mais il voulu finir avec la tradition
Il avait disait-il de grandes ambitions
Et ferait de lui-même le choix de son métier
Lesquels vaut mieux d'avoir
Des remords, des regrets ?

La Petite cueilleuse de poires par Dominique

Que regarde-tu mignonette
D'un regard si vif, si profond
Après avoir fait la cueillette
De ces beaux  fruits murs et oblongs
Dans l'absolu tu aimerais
Pouvoir prendre tout le panier
Mais on ne t'octroie que deux poires
Cela te semble dérisoire
Toi qui t'escrimas à la peine
Du haut de tes cinq ans à peine
Voila bien ta  rétribution
Pour ta toute première moisson
A chacun ce qui lui vient
Parfois est inique le destin

Le Chaton endormi par Dominique

Dame nature est une artiste
Si si ! Regardez bien, j'insiste
Ces pierres là semblent alignées
Et un chaton représenter
Un petit chaton tricolore
Qui bien allongé dort encore
Les pattes arrières ramenées
Sur celles avant tenant bouquet
Ah le beau tableau en effet
Certes ce n'est pas un Buffet !
Les moqueurs je sais se gausseront
De ma vaste imagination
C'est leur droit légitimement
Mais comme disait Joseph Renan
Les rieurs ne règneront jamais

L'innocence par Dominique

Veuillez Monsieur  Balzac excusez mon propos
Et si de vos romans j'aime lire les mots
Je bute voyez-vous en tant que simple lectrice
Sur la phrase consignée en "César Birotteau"
"Oublier est le grand secret des existences fortes et créatrices"
Je vois mes deux enfants rirent à l'unisson
Sur le ponton de bois longeant notre maison
Fixant dans l'aloès que l'on nomme "candélabre"
Les “oiseaux de paradis” qui volettent dans l'arbre
Et tous ces gais instants liés à l'innocence
Je souhaite que dans leur existence
Ils se souviennent à jamais

Les petites-mains par Dominique

Dans les années 1900, deux petites-mains bavardent dans les ateliers du grand couturier ” Paul Poiret”, sur ce que fut leur dimanche.
Moi dit l'une, je suis allée avec des camarades dans une guinguette en bords de Marne, nous avons fait des rencontres et je me suis laissé conter fleurette par un jeune canotier qui en partant m'a dit :

- Si tu viens chez moi, je te montrerai mes estampes Japonaises.
- Oh moi vous savez ! Que je lui ai répondu, moi ces chinoiseries, je n'aime pas !   
-  Que t'es godiche ! Répondit l'autre,  tu ne connais donc pas la définition de cette proposition ?
- He  ben non !  Pourquoi ? 
- Il t'a proposé là,  de…. Enfin de…. ne soit pas sotte enfin ! Ah dis-donc toi alors.Il t’a proposé la  "Chose"  quoi !

C'est alors que  la première-main les surprenant  dans cette discussion  leur dit sèchement  en tapant dans ses mains:

-Allons, allons Mesdemoiselles. Remettez-vous donc au travail: Les Paroles ne salent pas la soupe !

L'ingénue amie par Dominique

Sur le continent entre  terre et mer
Est un phare blanc, pas phare d'enfer
Mais du Paradis puisque c'est ainsi
Que sont appelé ceux qui sont dressés
Sur un coin de côte où l'on va  à pieds
C'est ce que nous fîmes avec une amie
A laquelle nous dîmes en plaisanterie
Qu'au bout de la route très certainement
Nous rencontrerions un gros éléphant
Éléphant de mer, fut sous-entendu
La sachant naïve et très ingénue
Nous pensâmes qu'au phare elle imaginait
Voir un pachyderme, pas un phocidé
Elle fut médusée par cette équivoque
Le dit animal ayant tout d'un phoque !
Le premier principe est que vous ne devez pas vous duper
- et vous êtes la personne la plus facile à duper. - Richard Feynman


PS : Selon une classification établie par les gardiens de phares, les phares situés en pleine mer sont: les Enfers, sur une ile: le Purgatoire,  sur le continent : le Paradis

Nostalgie par Dominique

Ma belle amie vous n'êtes plus qu'une ombre
C'est donc ici,  au pied  de votre tombe
Que je converse avec votre effigie
Et de vous, viens faire l'apologie
De vos traits fins, votre altière silhouette
Vos mots d'esprit quand d'une pirouette
Vous évinciez  mes gestes audacieux
Dans un éclat de rire délicieux
Mais les combats de nos vies n'ont que faire
Elle   semble  " foutaise"  celle  de l'adversaire
Et vous pérîtes au cours d'un des combats
Ah Mon Amie  de  ces guerres je suis las !  
Une guerre lasse le pays avec trois armées:
Une armée d'infirmes, une armée de pleureuse
Et une armée de voleurs.

LA LOGE et L'OEUVRE D'ART par Dominique

L'homme d'Art qu'il était ne pouvait se tromper
Le tableau accroché dans la loge du concierge
Qui goulûment buvait son jus de canneberge
Était l'œuvre d'un très grand peintre Abstrait
Il aurait bien aimé savoir de quelle manière
Le gardien en devint un jour propriétaire
Auprès de ce brave homme et sans avoir l'air
Néanmoins, aussitôt notre esthète s'enquiert
C'est ainsi qu'il apprit qu'une jeune locataire
Qui à ses heures peignait ses rêves en lumière
Le lui offrit un jour lui disant qu'il mettrait
Une couleur de soleil dans son petit meublé
L'homme lui dit alors: Ce tableau là, me plait !
Seriez-vous prêt Monsieur à me le concéder ?
Il va de soi bien sûr qu'en échange de ce bien
Je vous dédommagerai, votre prix sera le mien !
Le gardien fit alors mine de réfléchir
A la proposition disant qu'un souvenir
Qui de plus fut offert de si jolie manière
Lui causerait scrupules de devoir s'en défaire
Mais la liasse de billet que l'homme venait d'extraire
Eut tôt fait de les faire taire.
Alors que le concierge crut faire là une affaire
L'homme paya le tableau cent fois moins que son prix
Une affaire est une affaire,
Et c'est toujours une victoire pour l'une des deux parties

Cook & Book par Dominique

L'homme féru de  lecture tout autant que  de chère
Qu'elle soit délectable ou quelquefois, peu chère
Avait en ce lieu ci, au concept innovent
De quoi nourrir l'esprit, la panse en même temps
Et comme "Les impatients arrivent toujours trop tard"
Hop!  Il prit une gueuze  et de ZOLA : l'Assommoir
Cette décoration aux accents britanniques
Constituée de livres était certes atypique
Mais dans un lieu de lecture pouvoir se sustenter
Voilà qui agrémentait l'originalité
Il commanda des moules avec frites: Une livre
Tendit qu'il attendait, il feuilleta des livres
De Rabelais ce fut bien sûr "Gargantua"
Puis un livre de cuisine "Brochet Saune Nantua"
Et lorsqu'arriva l'heure où sa pause s'acheva
Pour le choix du dessert : Un mille-feuilles s'imposa !

Le Kiosquier par Dominique

Le poids des ans avaient eu raison de son âge
Il s'était endormi  derrière l'étalage
De journaux, magazines et autre presse people
Dont l'inanité certes indifférait l'aïeul
Mais qu'il devait pourtant proposer aux chalands
Afin de subsister lui quasi-indigent
Mais après quelques heures  s'en entrevoir personne
Le Kiosquier languissant que ses forces abandonnent
Sombre doucettement dans les bras de Morphée
Un client se  garda bien de l'apostropher
Le regardant ému  abandonné au rêve
Qui a son quotidien imposait une trêve
S'il est vrai que: Toute beauté est poignante
La faiblesse de l'être est toujours émouvante