La fleur de l’âge resplendissante, elle était sur cette rive
où l’on ne commence pas encore à chavirer, mais où la barque va encore droit de
l’avant, et elle avançait pleine de
certitudes de savoirs, de sagesse, une sorte d’anthropologue de l âme humaine
qui faisait qu’elle était à son aise partout et aimée de tous, étant toujours à l’écoute. Dans un langage
ordinaire on aurait dit d’elle qu’elle
était bien dans ses bottes.
Son mari, Quentin, un sportif accompli, l’adorait et était
aux petits soins pour elle..
Ils étaient amoureux comme au premier jour, et goulûment ils
s’embrassaient à la moindre occasion.
Leur noce d’or, 25
ans d’union, rare à notre époque,- tombait justement ce jour là.
Quentin voulait faire
de cette fête un souvenir inoubliable.
Il ne souhaitait pas
avoir du monde autour deux à cette occasion, l’intimité suffisait
amplement à leur bonheur. Et il savait qu’elle penserait de même.
Comme elle était comblée de tout, il désespérait de savoir quoi lui offrir.
Au cours de ces tournées dans le périmètre hexagonal, il en
découvrait des occasions, mais rien ne
le tentait. Rien ne semblait assez beau pour elle.
Il finissait par se décourager, se demandant s’il aurait enfin
la bonne inspiration.
Cette dernière semaine, il était en tournée dans le midi. Il
vadrouillait dans l’arrière pays niçois toujours à la recherche de l ‘idée géniale.
Dans un village relativement peu touristique, une boutique
attisa son attention.
Une galerie de
tableaux lumineux s’offrait au regard des passants, avec des productions qui
donnaient le vertige. Des couleurs éclatantes envoutantes fascinantes soulevant
toutes sortes d’émotions incontrôlables. Son cœur ne fit qu’un tour, de pied
ferme, bien décidé, il entrât dans la boutique.
Un carillon au son ancien l’accueillit.
Personne dans l’échoppe. Il put ainsi admirer pendant de
longues minutes chaque tableau.
Il était bien décidé
à en acquérir un, mais le choix s’avérait difficile tant ils étaient plus splendides
et lumineux les uns que les autres. Les
prix affichés sur le catalogue en regard de leur nom propre annonçaient des
sommes faramineuses, qu’importe, en amour
c’est bien connu, on ne compte pas
Des pas élégants et francs
sur le dallage annoncèrent une présence. C’était l’hôtesse des lieux qui
de surcroit était aussi la créatrice de ces œuvres contemporaines.
A cet instant précis, une chose inouïe arriva, le ciel leur
tomba sur la tête sous la forme d’un coup de foudre réciproque.
La déraison régnât alors en maitresse, et ils ne purent articuler
un mot, leur cœur battait la chamade, la respiration courte et précipitée, et
c’est la voix haletante qu’il demanda bêtement si les tableaux étaient à vendre ?
Elle parti d’un grand éclat de rire, qui libérait sa tension
émotionnelle.
Alors, sans en être conscients, capitulant, ils se retrouvèrent dans les bras l’un de
l’autre, l’alcôve pas loin vécu le reste.
Promptement leur
esprit repris le dessus, et elle, excellente vendeuse, en plus de ses talents
de peintre finit par le décider à acheter le plus onéreux.
Il rentra dans ses foyers, penaud, rempli de remords, mais
les bras chargés d’un beau chef d’œuvre
Elle ferma sa boutique de bonne heure ce jour là.
Une affaire est une affaire, et c'est
toujours une victoire pour l'une des deux parties.
Ah... un coup de canif dans le contrat.... noces d'argent.... ;-) Dans 25 ans que va t'il bien lui acheter et chez qui.... merci Jak... JB
RépondreSupprimerNul n'est à l'abri d'un coup de foudre et celui-ci nous est conté de façon très originale.
RépondreSupprimerMerci pour ce bon moment.-:)
Dominique
Une affaire est parfois une aventure ! Et toujours en français ! ;-)
RépondreSupprimerSuperbe JAK une petite partie de vie ! Un coup de foudre quand on s'y attend le moins et le tout dans notre hexagone avec un auteur si talentueuse
RépondreSupprimerBravo JAK